L’île de Malte a finalement autorisé le débarquement, dans la nuit de samedi à dimanche, des 425 migrants bloqués depuis plusieurs semaines sur des bateaux de tourisme. Le Premier ministre Robert Abela a assuré avoir été contraint et forcé d’agir après avoir reçu un appel à l’aide de l’équipage d’un des bateaux.
Après des semaines en mer, 425 migrants ont finalement été autorisés à débarquer à Malte dans la nuit de samedi à dimanche 7 juin, a annoncé le gouvernement dans un communiqué. Ce débarquement met fin à plus d’un mois d’incertitude pour ces personnes venues de Libye, qui étaient jusqu’alors maintenues par les autorités maltaises à la limite des eaux territoriales à bord de bateaux de tourisme.
« Aucun pays européen, malgré leurs grands discours sur la solidarité de l’Europe, n’a finalement accepté de prendre ces migrants », a fustigé La Valette dans son communiqué. Le gouvernement « n’a pas voulu mettre en danger les vies de ces migrants comme celle des équipages » des navires les accueillant.
Les autorités maltaises avaient auparavant interdit jusqu’alors le débarquement de ces personnes secourues en Méditerranée au cours de plusieurs opérations de sauvetage depuis avril, mettant en avant les risques de contamination au Covid-19, puis exigeant que d’autres pays européens les prennent en charge à terme. Cette situation était vivement critiquée par les ONG, organisations de défense des droits de l’Homme, comme celles de défense des migrants.
« Ils nous ont donné une demi-heure pour agir, sinon ils auraient kidnappé l’équipage »
Selon l’agence de presse italienne AGI, la décision a été prise de les débarquer « car les équipages des navires de tourisme craignaient pour leur sécurité », avec une situation devenant « très difficile à gérer ».
Le Premier ministre Robert Abela a de son côté précisé, dans une interview télévisée, que le gouvernement avait été forcé à agir après avoir reçu un appel à l’aide de l’équipage d’un des bateaux : selon eux, un groupe de migrants menaçait de les kidnapper.
« Ils nous ont donné une demi-heure pour agir, sinon ils auraient kidnappé l’équipage », a déclaré Robert Abela.
Depuis 2005, l’île de Malte est confrontée à une vague d’arrivées de migrants partis notamment de Libye. Seuls 8% d’entre eux ont été relocalisés vers d’autres pays de l’Union européenne, et les migrants irréguliers représentent aujourd’hui 1% de la population totale de l’île, selon La Valette, qui y voit un « tsunami » migratoire et a prévenu que le pays, plus petit État de l’UE, « ne deviendra pas le centre de la crise migratoire européenne ».
Ils étaient 3 405 à avoir débarqué en 2019, dont 2 795 sont toujours sur place, selon les chiffres officiels maltais. Début 2020, près de 1 400 sont arrivés à Malte, une augmentation de 438% sur cette période par rapport à l’an dernier. Seuls le Portugal et la France ont répondu cette année aux appels de Malte, en promettant d’accueillir respectivement 6 et 30 personnes.
SOURCE : https://www.infomigrants.net
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