Après avoir été interpellée par Amnesty International sur la « violence » des policiers croates à l’égard des migrants, la Commission européenne a réclamé à Zagreb une « enquête approfondie ». L’institution prévoit d’envoyer une mission sur place, quand la situation sanitaire le permettra.
L’Union européenne est sortie de son »silence » au sujet des accusations de violences contre des migrants perpétrées par la police croate. Vendredi 12 juin, la Commission européenne a réclamé à Zagreb une « enquête approfondie » à la suite de la publication d’un rapport à charge de l’ONG Amnesty International dénonçant des passages à tabac, des tortures et des tentatives d’humiliation de la part de policiers croates.
« Nous sommes très préoccupés par ces allégations », a déclaré un porte-parole de l’exécutif européen, Adalbert Jahnz. « La violence, l’humiliation et les traitements dégradants des demandeurs d’asile et migrants n’ont pas leur place dans l’Union européenne et doivent être condamnés », a-t-il assuré.
L’Union européenne avait été directement interpellée par Amnesty International dans son rapport. Ce document affirme que 16 migrants, qui tentaient d’entrer illégalement en Croatie, ont été « ligotés, brutalement battus et torturés » pendant plusieurs heures par des forces de l’ordre, dans la nuit du 26 au 27 mai. « L’Union européenne ne peut plus rester silencieuse et ignorer délibérément les violences et les abus commis par la police croate à la frontière », avait déclaré Massimo Moratti, directeur adjoint de l’antenne européenne de l’ONG.
Une mission sur place quand la situation sanitaire le permettra
L’exécutif européen a également indiqué être « en contact étroit » avec les autorités croates qui « se sont engagées à enquêter » sur ces accusations de mauvais traitements à leur frontière avec la Bosnie. « Nous attendons que ces accusations fassent l’objet d’une enquête approfondie et que toutes les actions nécessaires soient prises », a poursuivi le porte-parole.
La Commission prévoit aussi d’envoyer, quand la situation sanitaire le permettra, une mission sur place, dans le cadre d’un mécanisme de surveillance du respect des droits fondamentaux par les autorités aux frontières lié à l’allocation de fonds européens.
Le ministère croate de l’Intérieur a, de son côté, immédiatement démenti ces accusations, en ajoutant cependant qu’une enquête serait ouverte.
Des milliers de migrants empruntent chaque année la « route des Balkans » pour essayer de rejoindre l’Europe occidentale. La plupart passent par la Croatie, pays membre de l’UE, le plus souvent en provenance de la Bosnie.
SOURCE : https://www.infomigrants.net
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