Ce week-end, 121 migrants ont débarqué à Lampedusa, et quelque 110 autres en Espagne. Près de 130 personnes sont, quant à elles, bloquées en pleine mer, en attente d’un port sûr.
Le week-end a été dense en mer Méditerranée. Malgré l’absence de navires humanitaires dans la zone de recherche et de sauvetage (SAR zone), de nombreuses embarcations de migrants ont quitté les côtes nord-africaines ces deux derniers jours dans l’espoir de rejoindre l’Europe.
Plus de 100 migrants arrivés à Lampedusa
En seulement 24 heures, l’île de Lampedusa a vu arriver 121 personnes sur son sol.
Samedi 2 mai, ce sont 74 migrants qui ont débarqué sur la petite île italienne, à bord de deux embarcations. La première, composée de 67 personnes, a été secourue par les garde-côtes italiens quelques heures après avoir alerté Alarm Phone, la plateforme d’aide aux migrants en détresse en mer.
« Un bateau (en bois) fuyant la Libye est en danger (…).La situation à bord est préoccupante, les gens sont paniqués et le bateau dérive », a averti samedi l’organisation sur Twitter. « Ils sont en mer depuis plus de 30 heures et sont maintenant à quelques kilomètres de Lampedusa », affirmait Alarm Phone avant le sauvetage.
Le deuxième débarquement, survenu samedi à Lampedusa,concerne neuf Tunisiens arrivés de manière autonome sur l’île.
Le lendemain, dimanche 3 mai, 44 autres migrants ont atteint l’île de Lampedusa dans l’après-midi après avoir été secourus en mer par les autorités italiennes. Le canot avait été repéré quelques heures plus tôt dans les eaux maltaises par La Valette, qui avait envoyé un navire marchand afin de surveiller la situation. Mais l’embarcation continuant de naviguer, le navire commercial n’est pas intervenu et les migrants ont poursuivi leur route vers les côtes italiennes, où ils ont été interceptés.
Ces 121 personnes n’ont pas pu être accueillies dans le seul hotspot de Lampedusa , qui affichait déjà complet avec la présence de 110 migrants arrivés il y a plusieurs semaines. Les naufragés ont finalement été pris en charge dimanche soir par le curé de l’île, Don Carmelo, connu pour son engagement en faveur des migrants. Ils devraient être transférés rapidement en Sicile.
Outre ces arrivées, 423 personnes ont débarqué à Lampedusa en avril, contre 111 en mars.
Le week-end a aussi été chargé côté espagnol. Cent dix-neuf migrants sont arrivés dans le pays : 10 samedi et 109 autres dimanche à bord de sept embarcations. Lundi, 56 personnes ont également débarqué aux Canaries.
Plus de 130 migrants secourus par des navires marchands à la recherche d’un port sûr
Mais ces derniers jours ont également été intenses du côté des eaux maltaises.
Dimanche 3 mai, un navire marchand, le Marina, a porté assistance à 78 migrants dans cette zone maritime, sur ordre des autorités maltaises. L’alerte avait été donnée dès samedi par Alarm Phone – parlant dans un premier temps de 90 personnes en détresse.
« Le bateau en bois est à court de carburant et dérive (…) Une femme enceinte à besoin d’une assistance médicale. Nous demandons une aide immédiate », a écrit sur Twitter l’organisation.
Ces migrants étaient toujours à bord du navire commercial lundi, en attente d’un port sûr, Malte et l’Italie se renvoyant la balle.
Rome estime en effet que l’attribution d’un port sûr revient à La Valette. Le Marina se trouve actuellement au large de Lampedusa mais l’opération de secours s’est déroulé dans les eaux maltaises, sur ordre de Malte.
Un autre navire, le Captain Morgan, avec 57 migrants secourus la semaine dernière est lui aussi bloqué en pleine mer dans les eaux internationales. Les autorités maltaises, qui ont piloté le sauvetage de ces migrants, refusent de les laisser débarquer sur l’île et réclament un accord de répartition au sein de l’Union européenne.
« Nous ne trouvons jamais d’États européens pour nous aider, c’est donc une solution que nous avons trouvée pour sauver des vies. Au moins, les migrants ne sont pas sur un canot branlant, qui peut éventuellement prendre de l’eau », ont déclaré des sources gouvernementales au Times of Malta.
Dans un communiqué, le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a appelé à une plus grande coordination, solidarité et partage des responsabilités face à l’augmentation des mouvements de migrants en mer Méditerranée.
Un port sûr pour le débarquement devrait être fourni sans délai, ainsi qu’un accord rapide sur la façon de partager la responsabilité entre les États pour l’hébergement des personnes une fois qu’elles ont atteint la sécurité sur la terre ferme, estime l’agence onusienne.
SOURCE : https://www.infomigrants.net
Partager :