L’instabilité persistante dans la région du Darfour occidental, au Soudan, a laissé des milliers de femmes sans protection et services adéquats en matière de santé reproductive, menaçant leur vie, leur santé et leur sécurité, selon l’agence des Nations Unies chargée de la santé sexuelle et reproductive, l’UNFPA.
Depuis le 28 décembre 2019, des conflits intercommunautaires dans des camps de déplacés ont forcé plus de 40.000 personnes à fuir, dont environ 10.800 sont des femmes en âge de procréer.
« Suite à la récente attaque contre les camps du Darfour occidental, les femmes ont dû fuir en laissant derrière elles leurs maisons incendiées et tous leurs effets personnels. L’attaque les a traumatisées et elles ont besoin d’un soutien psychologique », a expliqué Massimo Diana, Représentant de l’UNFPA au Soudan. « Comme elles n’ont pas d’abri privé, elles continuent de se sentir en danger et sont très vulnérables à la violence et au harcèlement ».
D’après les données du ministère soudanais de la santé et du développement social, on estime à 3.442 le nombre de femmes enceintes qui ont un besoin urgent de services adéquats de santé reproductive. Parmi les femmes enceintes, environ 700 sont enceintes de 9 mois et devraient accoucher bientôt dans les 41 sites de déplacés internes. Une action immédiate est nécessaire pour sauver des vies et assurer la santé et la sécurité des femmes, estime l’UNFPA.
« L’indisponibilité des services obstétricaux pour les femmes enceintes et le manque d’accès à un accouchement sûr sont la raison de la mort de mères et de nouveau-nés », a déclaré M. Diana. « La surpopulation dans les hôpitaux pendant l’instabilité est courante et dans le cas des événements actuels dans l’ouest du Darfour, cela signifie que les femmes accouchent dans des chambres partagées ou des lieux ouverts ».
373 accouchements ces 10 derniers jours
Selon le rapport, quelque 373 accouchements ont eu lieu rien qu’au cours des 10 derniers jours. Des mesures immédiates ont été prises pour répondre au besoin d’accouchements sûrs et de services de santé reproductive, notamment le déploiement d’environ 160 sages-femmes.
Bien qu’il s’agisse d’une amélioration, le nombre de sages-femmes et la disponibilité d’installations d’accouchement sûres restent insuffisants, ce qui se traduit par des accouchements dans des espaces de fortune, y compris des salles de classe en présence d’autres femmes et enfants.
L’UNFPA aide le ministère soudanais à la Santé et la Société soudanaise du Croissant-Rouge à établir des cliniques de santé reproductive dans 31 sites de déplacés internes.
L’agence onusienne a expédié 31 kits différents de santé reproductive à El Geneina, et le nombre de kits individuels pour l’accouchement, expédiés de Khartoum à El Geneina, devrait couvrir les besoins de toutes les femmes enceintes.
« Le fait de ne pas avoir accès aux soins obstétricaux d’urgence entraîne une augmentation des décès maternels et néonatals, il s’agit donc d’une intervention vitale », a expliqué M. Diana.
L’augmentation des déplacements est un facteur de risque croissant de violence basée sur le genre, en particulier pour les femmes et les filles. Des informations crédibles indiquent que la violence basée sur le genre envers les personnes déplacées a été perpétrée à grande échelle et sous différentes formes.
En réponse, il y a eu une intensification des efforts pour prévenir et combattre la violence sexiste, notamment la coordination et la fourniture d’un soutien psychosocial et d’autres services.
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