Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a demandé aux rescapés du bombardement de Tajourah, qui s’étaient réfugiés dans le centre de l’agence onusienne à Tripoli, de quitter les lieux. Ces derniers craignent pour leur sécurité et demandent la protection du HCR.Les migrants concernés sont des survivants de l’attaque de Tajourah. Après le bombardement de leur centre début juillet, plus de 400 migrants avaient fuie à pied et s’étaient réfugiés dans le centre du HCR situé dans la capitale libyenne. La plupart est originaire du Soudan, d’Érythrée, de Somalie et d’Éthiopie. Parmi eux, se trouvent une vingtaine de femmes et quelques mineurs isolés.
Cependant, le centre de Tripoli est destiné aux personnes dites vulnérables, en attente d’une relocalisation dans un pays tiers. « Le centre est surpeuplé. La capacité d’accueil est de 700 places or ils sont aujourd’hui un millier », déplore Paula Estéban du HCR en Libye. Mais le HCR assure qu’une aide médicale et financière est apportée aux migrants renvoyés à la rue. « Ils nous ont dit : ‘On vous donne 450 dinars [un peu moins de 300 euros, ndlr] et vous partez d’ici’ », assure Ahmed un migrant soudanais de 23 ans qui s’inquiète de la situation sécuritaire dans la ville. « C’est trop dangereux dehors. Ce matin encore on entendait les bruits des combats », raconte-t-il. Les migrants, désespérés, refusent de quitter les lieux. « Le HCR nous a menacé d’appeler la police si on ne partait pas. Si les autorités viennent, on sera renvoyés en prison », redoute Ahmed.
Le HCR dit tout faire pour éviter d’arriver à une telle situation. « On essaye de les convaincre de quitter les lieux. Mais s’ils refusent, on ne va pas les forcer. Au bout d’un certain temps de négociation, il est possible que les Libyens interviennent mais on ne souhaite pas en arriver là », déclare Paula Esteban du HCR en Libye qui estime cependant que « personne ne doit être renvoyé dans les centres de détention ».
Partager :