Le Chef du gouvernement Saad Dine El Othmani a présenté, lundi devant le 33è Sommet Ordinaire de L’Union Africaine (UA), qui se tient à Addis-Abeba, le Rapport du Roi Mohammed VI sur le suivi de la mise en place de l’Observatoire africain des Migrations au Maroc.
Ci-après les points clés du rapport:
– La migration en Afrique pâtit d’une fausse perception. Elle est en effet souvent associée uniquement à la pauvreté, alors que d’autres facteurs sont à l’origine du phénomène, comme le changement climatique, qui constitue un moteur de migration forcée en Afrique.
– L’Afrique est le continent le plus touché par le phénomène nouveau des « migrants climatiques ». Sur les 140 millions de migrants potentiels du fait du changement climatique, plus de la moitié -soit quelque 86 millions de personnes- pourraient appartenir à l’Afrique subsaharienne, d’ici à 2050.
– La migration est un facteur de développement. Les migrants ont envoyé 529 MM$ dans leurs pays d’origine en 2018. Le continent reçoit le moins d’envois de fonds avec 46 MM$, contre 143 MM$ en Asie de l’est et Pacifique, 131 MM$ en Asie du sud, 88 MM$ en Amérique latine et 59 MM$ en Europe et Asie orientale.
– La migration internationale n’est pas africaine. Moins de 14% seulement des migrants internationaux sont africains, soit moins d’un 1 migrant sur 5 qui est africain.
– La migration africaine est intracontinentale. Moins de 3% de la population africaine a émigré à l’international. Les trajectoires africaines ne sont pas Sud-Nord, mais Sud-Sud. Depuis 2005, la migration Sud-Sud a augmenté plus rapidement que la migration Sud-Nord.
– L’Observatoire Africain des Migrations vient en réponse à un besoin structurel en matière de données fiables sur les migrations. Les données sur les migrations sont aussi rares qu’essentielles et s’appuie sur l’idée fondamentale selon laquelle une meilleure gouvernance de la migration requiert une amélioration significative des données quantitatives et qualitatives sur la migration.
– L’Observatoire Africain des Migrations est une institution de l’Union Africaine articulée autour d’une triple fonction de compréhension, d’anticipation et d’action.
– Grâce à l’Observatoire que le Maroc abritera, l’Afrique disposera d’un outil de plaidoyer et d’aide à la prise de décision. Les données migratoires solides et fiables constituent autant d’outils indispensables à l’élaboration de politiques pertinentes, efficaces et adaptées à la réalité.
– Ce mécanisme régional de collecte, d’analyse, de gestion et d’échange de données dote l’Afrique d’un levier de développement.
– Instrument africain en faveur de la coordination, l’Observatoire implique une double coordination : au niveau national entre les différents départements et au niveau continental entre les différentes Communautés Économiques Régionales.
– L’Observatoire est également un outil en faveur de la mise en œuvre du Pacte de Marrakech sur les migrations, lequel reconnaît la nécessité d’optimiser les avantages globaux de la migration, tout en tenant compte des risques et des défis que rencontrent les migrants et les communautés dans les pays d’origine, de transit ou de destination.
– Le Maroc propose d’accueillir le 10 décembre 2020, le 1-er Forum régional africain pour la mise en œuvre du Pacte de Marrakech. Il servira de réunion préparatoire africaine au Forum d’examen des migrations internationales de 2022.
– Le Maroc est disposé à partager son expérience nationale en matière de gestion migratoire – reconnue par les Nations Unies comme modèle pouvant inspirer d’autres pays – avec les pays frères africains qui le souhaitent.
– Les mesures prises par le Maroc pour éradiquer le trafic de migrants ainsi que l’adoption d’un cadre juridique en matière de lutte contre la traite des personnes a pour dessein la réduction des situations de fragilité et de risques auxquels les migrants sont confrontés ainsi que la protection et le respect de leurs droits.
– La politique migratoire du Maroc constitue une dimension fondamentale de la politique africaine du Royaume, en ce qu’elle vise, entre autres, à lutter contre les causes profondes de la migration.
– À travers l’intégration du binôme migration-développement dans ses politiques publiques, le Maroc contribue, en effet, à favoriser l’émergence, le développement et la prospérité du continent africain, dans son intégralité.
Source : https://fr.hespress.com
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