«Comme lors des précédentes éditions, le Forum de cette année permettra d’approfondir le dialogue
stratégique entre parties prenantes africaines et les partenaires internationaux, d’animer des réflexions pour une vision partagée des menaces sur le continent, en plus d’étudier les réponses les plus appropriées pour faire face aux défis et en même temps aussi d’anticiper sur les crises et les dangers»,
Sur cette 3e édition qui porte sur le thème : «L’Afrique face à ses défis sécuritaires : regards croisés»,
«Le Forum de Dakar offre également l’opportunité d’examiner les moyens qu’il faut pour accompagner les progrès réalisés grâce aux initiatives africaines ou internationales, dans le domaine de la sécurité et de la paix. Car les réflexions porteront, par ailleurs, sur des pistes de solutions efficaces qui prennent en compte les défis de la gouvernance ainsi que ceux de l’environnement économique et social»
Du côté du Centre des hautes études de défenses et de sécurité (Cheds), qui organise désormais ce Forum, a insisté sur la nécessité pour les Etats de mutualiser leurs efforts et moyens pour endiguer les menaces. «Notre continent possède des atouts considérables pour faire face à ses propres défis sécuritaires. Mais il gagnerait plus que jamais à fédérer les efforts des différentes pays et apprendre des échecs et des succès des uns et des autres à travers le monde»,
Pr Ndioro Ndiaye, : » le Djihadisme est bien là au Sénégal et les mamans doivent être associées pour lutter contre l’endoctrinement des jeunes »
»Nos programme scolaire doit intégrer ce fléau et la formation des jeunes et leur insertion doivent être des priorités pour bannir le terrorisme à jamais dans nos pays », telle est la déclaration du Pr Ndioro Ndiaye. Elle participait au forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. et Pr. Ndiaye d’inviter à associer les mamans qui souvent est plus à voir habileté à voir les changements chez son enfant.
Thème « l’Afrique face à ses défis sécuritaires : Regards croises pour des solutions efficientes ».
Atelier 1- coopérer contre l’extrémisme violent : partage d’expériences et leçons apprises.
L’extrémisme violent, de façon générale, fait référence au processus selon lequel une personne adopte des points de vue radicaux qui se traduisent par des comportements violents. Même si la pensée radicale n’est pas un problème en soi, elle devient une menace pour la sécurité nationale lorsque des citoyens, des résidents ou des groupes d’individus préconisent la violence ou y ont recours pour promouvoir des opinions politiques, idéologiques ou religieuses radicales. Parmi les facteurs qui peuvent motiver ou inciter des individus à avoir recours à la violence figurent des griefs réels ou perçus, par exemples la suprématie raciale, les mouvements inspirés par Al-Qaïda, l’environnementalisme et la lutte contre le capitalisme. Depuis quelques années, la nature de la violence sur le continent africain a changé assez radicalement. La majorité des conflits ne sont plus des « grandes guerres » : ils n’ont plus pour enjeu le contrôle de l’État, mais se déroulent aux confins de l’État, dans des périphéries peu ou mal gouvernées. La nature de la violence a changé, les acteurs de la violence ont également évolué au cours des dernières années. En 2003, les salafistes algériens du GSPC organisaient leur première prise d’otages au Sahel. Dix ans plus tard, leur action a fait des émules, les groupes se sont multipliés, et le phénomène du terrorisme, auparavant relativement inconnu du continent africain, est devenu une préoccupation centrale.
Constats
Les groupes terroristes sont à la fois internationaux et locaux : ils partagent l’idéologie du jihad et leurs militants collaborent régulièrement en profitant des difficultés des États africains à contrôler leurs frontières. Mais leur montée en puissance est aussi étroitement liée au problème des périphéries oubliées : AlQaida au Maghreb islamique (AQMI) et le MUJAO au Sahel, Ansaru et Boko Haram au nord du Nigéria, Al-Shabaab en Somalie, ont chacun profité de la faiblesse des États et d’un sentiment de marginalisation vis-à-vis du pouvoir central pour prendre pied dans ces régions périphériques et s’implanter dans le tissu social local. Ne voir en eux que des groupes étrangers aux connexions mondiales serait une erreur : ils auraient déjà été éliminés s’ils n’avaient pas trouvé un réel écho auprès des populations locales.
En 2013, ces groupes ont perdu du terrain, mais ils ont prouvé à maintes reprises qu’ils n’avaient pas besoin d’administrer un territoire pour conserver leur pouvoir de nuisance. Au Nord-Mali, AQMI, Ansar Dine et le MUJAO ont perdu le contrôle de Gao, Kidal et Tombouctou après l’opération Serval, mais leurs militants rôdent toujours dans la région et continuent d’organiser des attentats ; au Nigéria, malgré un couvre-feu et une campagne de contreinsurrection brutale (responsable de centaines de victimes civiles), l’armée n’est pas parvenue à stopper les attaques de Boko Haram, responsables de plus de 1 200 morts en 2013. Avec l’attaque du 21 septembre contre le centre commercial de Westgate à Nairobi (67 victimes), Al-Shabaab a démontré sa capacité à mener des opérations spectaculaires contre des intérêts étrangers audelà des frontières.
Le Sénégal n’est pas à l’abri des menaces terroristes et autres conflits car justement, il n’est pas totalement soustrait du champ des menaces conventionnelles, non seulement en raison de la persistance de la crise Casamançaise, mais aussi du jihadisme qui s’installe dans la sous-région. De plus, le Sénégal présente les mêmes symptômes du sous-développement que la plupart des pays de cette région (pauvreté, éducation et santé insuffisants) déjà gagnés par le terrorisme, en plus de partager une frontière avec le Mali.
Le développement des organisations terroristes et criminelles devient un problème de plus en plus urgent à résoudre pour les autorités africaines concernées. Au moment où les enjeux de l’action terroriste deviennent de plus en plus importants, la situation semble paradoxale : d’une part les moyens pour une politique anti-terroriste efficace et durable font défaut ; d’autre part, les groupes criminels deviennent de plus en plus puissants et gagnent de l’influence au niveau de populations désespérées qui rêvent de lendemains meilleurs.
Proposition de solutions pour la lutte contre le terrorisme et le Radicalisme violent
Le terrorisme n’est pas une fatalité, il peut et doit être combattu. Les traditions, coutumes et valeurs font qu’au Sénégal nous : – Insistons sur l’éducation religieuse de tous notamment sur celle des plus jeunes ; – Cultivons l’esprit de tolérance et d’acceptation – Instaurons perpétuellement un dialogue entre les religions, les peuples et les hommes ; Toutefois il est aussi impératif de : -Lutter contre les disparités sociales par de véritables politiques publiques de développement ;
Une importance particulière doit être accordée aux jeunes dans l’élaboration des politiques publiques par la lutte contre le chômage, la réduction des disparités sociales ;
– Limiter les risques de frustrations et les clivages entre communautés ;
– Mutualiser des efforts de lutte au niveau régional ;
– Mettre l’accent sur l’aspect préventif des conflits ;
– Insister sur la médiation et le règlement pacifique des différends. La répression produit l’effet contraire en faisant des fondamentalistes radicaux des martyrs ;
– Améliorer la gouvernance en limitant la corruption publique et renforcer les institutions démocratiques ;
– En cas de situation conflictuelle, mettre l’accent sur le post-conflit et la résilience des populations.
La nécessité de mettre en place des outils prenant en compte les femmes et les filles dans la lutte contre le terrorisme et pour la préservation de la paix et la sécurité.
Le terrorisme a sur les femmes et les filles des conséquences négatives inacceptables, et constitue véritablement une menace pour les droits chèrement acquis ainsi que pour la participation des femmes au développement durable. Il est urgent d’engager la réflexion sur l’adéquation des outils disponibles en matière de paix et de sécurité à y faire face. Il faudrait aussi :
-Insister sur l’éducation des jeunes filles pour empêcher qu’elles ne tombent dans le piège des islamistes ; elles doivent être informées sur les changements constatés dans leurs environnements
– Multiplier les efforts pour leur libération en cas d’enlèvement. Le renseignement s’avère nécessaire pour y parvenir aussi bien avec les puissances militaires qui disposent de technologies adaptées qu’au sein de la population.
– Assurer aux femmes victimes un appui psychosocial par les organisations spécialisées telles que la Croix-Rouge, les ONG, les églises, et les dahiras, le système des Nations Unies, etc…
C’est dans ce contexte que l’Alliance pour la Migration le Leadership et le Développement AMLD en collaboration avec d’autres partenaires a mis en œuvres depuis janvier 2016 différentes activités de formation, de renforcement des capacités des femmes et des jeunes pour lutter contre le radicalisme violent. Ces ateliers ont pour objectif de :
Former et sensibiliser des jeunes et des femmes sur les différentes méthodes et stratégies de prévention du terrorisme et de la radicalisation violente ;
Partager des expériences et des pratiques sur la prévention de la radicalisation violente;
Connaître et savoir utiliser les outils disponibles pour prévenir et lutter contre ces nouveaux phénomènes de société.
Recommandations
Les terroristes ne sont pas des Etats identifiables, ce sont des groupes d’individus qui souhaitent mourir pour leur idéologie et s’arrangent dans tous les cas pour ne pas être pris vivants et ne pas devoir rendre compte de leurs actes. Dans ces circonstances nous avons pris les décisions suivantes :
Renforcer et venir en appui aux femmes et aux filles, cibles potentielles de recrutement de terroristes
Protéger les défenseurs des droits des femmes dans les localités conquises par les terroristes.
Assurer la participation des femmes, notamment celles de la société civile aux instances de lutte contre le terrorisme pour une meilleure prise en compte des besoins et intérêts des femmes et des filles.
Une réflexion menée en marge de la 57ème Session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, en novembre 2015 recommande d’ « impliquer les femmes dans les efforts de lutte contre le terrorisme et promouvoir les droits des femmes est essentiel pour effectivement combattre les situations favorables à la propagation du terrorisme.» En outre, lors des ateliers de renforcement des capacités des femmes et des jeunes de la société civile sur la menace sécuritaire au Sénégal, du mois de janvier et d’aout 2016, initié par l’Alliance pour la Migration, le Leadership et le Développement (AMLD), et ses partenaires, il a été recommandé aux institutions de :
Mettre en synergie les différentes actions des Organisations de la Société Civile en vue de faciliter l’application effective, par l’Etat du Sénégal, des conventions internationales pertinentes;
Mettre en place des moyens permettant d’endiguer cette menace dans la société sénégalaise ; en favorisant la recherche et la mise en pratique, en faveur des femmes et des jeunes, d’outils de renforcement des capacités pouvant faciliter la détection et la prévention des changements de comportements et le déclenchement de l’alerte auprès des autorités compétentes.
Conclusion
Les discussions d’aujourd’hui doivent déboucher sur des stratégies plus efficaces permettant entre autres , de sécuriser et de protéger les familles dans les zones les plus démunies, d’informer les jeunes dans les camps de déplacés internes ; de renforcer et protéger également les défenseurs des droits de l’Homme et d’assurer la participation des femmes aux instances de décisions dans la lutte contre le terrorisme et la gestion des problèmes humanitaires. Qu’il provienne d’ici ou d’ailleurs, l’extrémisme violent fait partie du paysage mondial depuis des dizaines d’années. Il n’est pas l’apanage d’une race, d’une ethnie, d’une religion ou d’une culture en particulier. Les personnes qui adhèrent à des vues extrémistes violentes ne suivent pas toutes le même cheminement et n’ont pas toutes le même profil. Il est important de mentionner que la menace que représente l’extrémisme violent est en constante évolution. Ce qui constitue une menace aujourd’hui ne représentera pas nécessairement une menace à l’avenir.