La crise du coronavirus ne décourage par les migrants d’atteindre l’Espagne. Le pays a enregistré 382 arrivées par la mer la semaine dernière, la majorité sur les îles Canaries. Un naufrage survenu vendredi au large du Maroc a par ailleurs provoqué la disparition de 39 personnes.
Malgré la crise du coronavirus, les arrivées continuent en Espagne, un des pays d’Europe les plus touchés par l’épidémie avec environ 135 000 personnes infectées et quelque 13 000 morts (à la date du 6 avril).
La semaine dernière, 382 migrants ont débarqué en Espagne, principalement sur les îles Canaries, selon les chiffres de l’association espagnole Caminando Fronteras : on comptait 109 arrivées le 30 avril, 60 le 31 mars et 93 le 1er avril.
Pour les seules journées de samedi 4 et dimanche 5 avril, ce sont 120 personnes – dont 43 femmes et 19 mineurs – à bord de trois embarcations qui sont arrivées aux Canaries.
Les chiffres des arrivées en Espagne par la mer connaissait déjà un rebond le mois dernier. Selon le ministère espagnol de l’Intérieur, les arrivées par la mer en mars ont augmenté de plus de 50% par rapport au même mois de l’année précédente : on dénombre 762 arrivées le mois dernier, contre 340 en mars 2019.
« Les migrants sont désespérés et n’ont rien à perdre »
Mais si certains arrivent à destination, d’autres n’ont pas cette chance. En effet, 39 migrants sont portés disparus depuis vendredi 3 avril après le naufrage de leur canot. L’embarcation partie des côtes marocaines comptait 62 personnes à bord, dont 22 femmes et quatre enfants.
« Vingt-et-un migrants ont été secourus par les autorités marocaines qui ont aussi découvert deux cadavres. Selon les témoignages des rescapés, certains passagers étaient déjà morts avant l’arrivée des secours », explique à InfoMigrants Helena Maleno de Caminando Fronteras qui précise que les occupants de l’embarcation étaient originaires d’Afrique subsaharienne.
Comment expliquer cette hausse des départs en pleine épidémie de coronavirus ? « Les migrants sont désespérés et n’ont rien à perdre », analyse Helena Maleno. « De plus, le confinement imposé dans certains pays d’Afrique, comme le Maroc notamment, complique leur quotidien. Ils ne peuvent plus travailler et ont beaucoup de mal à trouver de la nourriture », continue l’activiste.
« Cette situation nous préoccupe car les garde côtes et les sauveteurs espagnols sont épuisés et moins nombreux donc les risques de naufrage sont encore plus grands en cette période », signale Helena Maleno.
SOURCE : https://www.infomigrants.net
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