Les habitants redoutent que les militaires abandonnent le camp de la ville, frontalière du Burkina, ouvrant la voie au contrôle par les djihadistes d’une zone plus vaste.
Six soldats maliens ont été tués et 10 blessés, dimanche, dans une attaque de présumés djihadistes à Mondoro, une localité du centre du Mali déjà visée en septembre 2019 et en février, a indiqué lundi 2 mars l’armée malienne. Les Forces armées maliennes (FAMA) « déplorent 6 morts, 10 blessés et des engins endommagés » lors de cette attaque, qui a eu lieu vers 22 heures, a indiqué l’armée sur Twitter.
Lors de leur riposte, « les FAMA ont détruit deux colonnes de véhicules et de motos terroristes », ainsi que « deux sites de regroupement des terroristes ». « Les frappes aériennes déclenchées dans la nuit ont permis de vite infliger d’importantes pertes humaines et matérielles chez les groupes armés terroristes (GAT) », selon la même source.
Les assaillants ont « attaqué un check-point avant de le détruire » et ont « utilisé des lance-roquettes pour tirer sur les véhicules de l’armée garés », a indiqué à l’AFP un élu de Mondoro.« Les échanges de tirs ont duré environ une heure », puis « l’aviation malienne est venue pour bombarder les positions des djihadistes. Je ne connais pas le nombre de djihadistes tués, mais il y a des victimes », a ajouté cet élu s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Une association locale s’est inquiétée lundi d’un possible départ des militaires de Mondoro, où un soldat avait été tué et trois blessés le 14 février. Le camp de Mondoro, ainsi que celui de Boulkessi, proches de la frontière avec le Burkina Faso, avaient déjà été frappés en septembre 2019 par une double attaque djihadiste durant laquelle au moins 40 soldats avaient été tués.
« Tout le cercle de Douentza »
« Selon des informations, des militaires menacent de quitter Mondoro après l’attaque. S’ils mettent à exécution cette décision, les terroristes vont prendre le contrôle non seulement de Mondoro, mais de tout le cercle de Douentza », a déclaré à l’AFP Oumar Ongoïba, un responsable de l’Association pour le développement de Mondoro (ADM), en soulignant le caractère stratégique de la zone.
L’attaque de septembre contre Mondoro et Boulkessi, l’un des plus graves revers de l’armée malienne depuis des années, avait été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste du Sahel affiliée à Al-Qaida, avec lequel le président malien Ibrahim Boubacar Keïta envisage notamment de négocier.
Le Mali est confronté depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et djihadistes et aux violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré la présence de forces africaines, onusiennes et internationales.
Parties du nord du pays, les violences se sont propagées au centre et aux pays voisins, le Burkina Faso et le Niger.
Source : https://www.lemonde.fr
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