La Résolution 1325, le Genre et la Gouvernance du Secteur de la Sécurité
INTRODUCTION
Du 22 au 24 juillet 2014, se sont déroulées deux activités à Fatick au Sénégal, organisées par l’Alliance pour la Migration, le Leadership et le Développement (AMLD) et le Centre pour le Contrôle Démocratique des Forces Armées – Genève (DCAF), en collaboration avec le Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’Espace CEDEAO (REPSFECO). Fatick est la troisième région sénégalaise qui accueille un événement sur la mise en oeuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies et l’intégration du genre dans la gouvernance du secteur de la sécurité, après les régions de Saint-Louis et la Casamance.
La première activité a pris la forme d’une demi-journée d’information sur la résolution 1325 et son plan d’action national et de sensibilisation sur le genre et la gouvernance du secteur de la sécurité. L’événement a rassemblé 20 participants dont les deux adjoints au gouverneur de la région de Fatick, les préfets de Fatick, de Gossas et Foundiougne, et les responsables des services de développement, d’action sociale, de sécurité et de défense de la région. La deuxième activité, un atelier de sensibilisation de deux jours sur la résolution 1325, le genre et la gouvernance du secteur de la sécurité, a regroupé environ 35 participants, membres de l’administration régionale et départementale et du secteur de la sécurité de Fatick, Gossas et Foundiougne.
Durant l’atelier, les participants ont discuté des opportunités et des défis liés à la mise en oeuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) sur les femmes, la paix et la sécurité et l’intégration de la dimension du genre dans le secteur de la sécurité au niveau de la région de Fatick, sur la base du plan d’action national (PAN) rédigé par le Sénégal en 2011.
L’atelier comprenait des présentations, des discussions et des exercices de groupes interactifs sur les thèmes indiqués dans l’agenda (annexe). L’événement a, d’une part, offert une bonne plateforme de partage d’expériences et de rencontres professionnelles entre les différents acteurs de la région de Fatick et, d’autre part, a contribué à augmenter la sensibilisation et à renforcer les capacités pour l’intégration du genre dans les institutions du secteur de la sécurité et la mise en oeuvre du plan d’action national sur la résolution 1325 du CSNU.
Contexte et justifications
La résolution 1325 (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité du CSNU recommande « la participation des femmes dans toutes les actions de maintien et de consolidation de la paix », ainsi qu’une représentation accrue des femmes à tous les niveaux de prise de décision. Elle requiert aussi que tous les acteurs impliqués dans les traités de paix prennent en compte la protection des femmes et des filles, et le respect de leurs droits, surtout dans le secteur de la police, dans le système judiciaire et dans les processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) d’anciens combattants. Elle donne aussi une grande place à l’implication des femmes dans les mécanismes de prévention et résolution des conflits.
Le Sénégal est un pays politiquement stable, qui n’a jamais connu de coup d’Etat militaire, et rarement de soulèvement de populations menaçant la sécurité de l’Etat. Néanmoins, une violence multiforme y compris la violence armée et juvénile pèse sur la sécurité du pays et sur celle de sa population. Ces risques sécuritaires concernent les personnes et leurs biens et, les plus déterminants pour la sécurité humaine au Sénégal en particulier sont les suivants:
- les manifestations de violences périodiques qui ciblent les populations civiles et militaires et qui ont des conséquences néfastes sur la vie économique, sociale, culturelle et politique des populations
- la circulation des armes légères et de la drogue qui demande une prise en charge et une gestion plus effectives et plus efficaces aux niveaux sous régional et régional ;
- la traite des êtres humains qui est liée au risque sécuritaire précédent et qui touche notamment les enfants et les femmes ;
- toutes les formes de violences y compris les violences physiques, les viols et autres formes de violences sexuelles et sexistes qui ont des répercussions difficilement évaluables mais considérablement néfastes sur l’état de santé physique, mentale et sociale des populations.
Différents acteurs étatiques et de la société civile ont pris des initiatives qui traitent des problématiques soulevées par les résolutions du CSNU sur les femmes, la paix et la sécurité et qui visent à intégrer les questions du genre dans le secteur de la sécurité. Parmi ces initiatives, on note l’élaboration d’un plan d’action national sur la mise en oeuvre de la résolution 1325 du CSNU qui a assuré une large participation de la société civile, ou les initiatives prises par le ministère des Forces armées pour intégrer le personnel féminin dans les forces armées.
Au niveau du gouvernement central et de la capitale, un dialogue s’est établi entre les acteurs du domaine de la sécurité et ceux du genre, et des activités de sensibilisation et de renforcement de capacités ont déjà eu lieu. Cependant, au niveau régional, un besoin réel d’information, de formation et d’appropriation des différents concepts a été constaté et exprimé par les autorités décentralisées au niveau régional comme au niveau départemental et local.
L’organisation de ces ateliers avait deux objectifs. Le premier était de créer une plateforme d’échange entre les acteurs au niveau régional et départemental sur les thèmes de genre, paix et sécurité. Le deuxième était de créer et de renforcer les connaissances de ces acteurs sur la résolution 1325 et le plan d’action national du Sénégal adopté en mai 2011. Ce plan est, en effet, formulé de manière à garantir une bonne mise en oeuvre de la résolution 1325 sur le territoire national. Cette mise en oeuvre nécessite, cependant, la formation préalable des acteurs concernés aussi bien au niveau central, qu’au niveau des différentes régions du Sénégal.
Objectifs des ateliers
Les objectifs de ces ateliers de sensibilisation étaient de :
-Faire connaître aux parties prenantes le contenu des résolutions 1325 (2000) et suivantes du CSNU sur les femmes, la paix et la sécurité, au niveau régional;
-Familiariser les parties prenantes aux concepts de la gouvernance du secteur de la sécurité et du genre;
-Familiariser les parties prenantes avec le plan d’action national sur la mise en oeuvre de la résolution 1325 du Sénégal et définir des actions prioritaires et des mécanismes susceptibles d’accélérer sa mise en oeuvre au niveau de la région de Fatick.
Les aboutissements possibles de ces ateliers pourraient être de :
*Initier un dialogue au niveau régional, entre les acteurs étatiques régionaux et la société civile sur les problématiques liées au genre et à la sécurité ;
*Informer et sensibiliser sur l’utilisation des résolutions 1325 et suivantes du CSNU dans le but de promouvoir l’adoption de mécanismes et techniques susceptibles de promouvoir une participation plus équitable des hommes et des femmes dans la prise de décision et la gestion des questions de paix et sécurité au niveau régional.
Méthodologie
La première journée était composée de présentations de la part de l’AMLD et du DCAF, avec des discussions ouvertes afin de permettre aux participants de débattre des sujets abordés. Les deux journées suivantes ont été divisées en sessions de présentations et exercices de groupe.
Participants
La sélection des participants avait été faite en accord avec le gouvernorat, afin d’avoir des représentants des acteurs locaux travaillant dans les domaines de la sécurité et du genre. Des représentants du gouvernorat de Fatick, des préfectures de la région de Fatick, des institutions de la sécurité et défense au niveau décentralisé, et des organisations de la société civile locale ont participé à l’atelier.des organisations de la société civile locale ont participé à l’atelier.des organisations de la société civile locale ont participé à l’atelier.