Les ONG SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) ont lancé lundi un appel aux dirigeants européens pour qu’ils autorisent le débarquement des 104 personnes secourues par leur navire Ocean Viking au large de la Libye et bloquées en mer depuis 10 jours. Ces ONG exhortent les pays de l’Union européenne (UE) à « mettre enfin en place un mécanisme de débarquement prévisible et coordonné » pour les migrants secourus alors que le flou demeure sur un éventuel accord de répartition entre pays membres.
« 104 survivants sont une fois de plus relégués à l’oubli et doivent patienter sur le pont d’un navire de sauvetage, sans solution de débarquement en vue », a déploré la directrice adjointe des opérations de SOS Méditerranée, Louise Guillaumat. Le 18 octobre, l’Ocean Viking avait secouru les occupants d’un bateau pneumatique en détresse à 50 milles nautiques des côtes libyennes.
Parmi eux, 41 mineurs et deux femmes enceintes. La plupart sont originaires d’Afrique de l’Ouest, selon SOS Méditerranée, basée à Marseille (sud-est de la France). Tous « ont déclaré avoir été victimes ou témoins de violences physique et sexuelle » durant leur périple, a indiqué le chef de mission de MSF Michael Fark.
Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), les migrants passant par la Libye dans l’espoir de rejoindre l’Europe vivent dans des conditions déplorables dans un pays en plein chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. L’Ocean Viking a pris contact avec les autorités maritimes italienne et maltaise, les deux pays les plus proches, pour trouver un « port sûr ». « On espère qu’une solution sera trouvée dans les jours qui viennent sinon le navire va se retrouver dans une situation compliquée », a indiqué à l’AFP Mme Guillaumat, déplorant le « flou » autour d’un éventuel accord entre pays européens sur un mécanisme de répartition des migrants secourus.
Un « pré-accord » avait été trouvé à La Valette le 23 septembre entre la France, l’Allemagne, l’Italie et Malte, pour une durée de six mois pouvant éventuellement être prolongée, afin d’éviter l’errance des bateaux de secours. Mais à Luxembourg, le 8 octobre, des détails contradictoires avaient circulé. La secrétaire d’État française aux Affaires européennes Amélie de Montchalin avait évoqué une « dizaine de pays » prêts à travailler ensemble.
Mais pour le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et de l’Immigration Jean Asselborn, seuls sept pays de l’UE avaient rallié cette initiative. « La situation de l’Ocean Viking aujourd’hui est un indicateur clair que si accord il y a, il a du mal à se mettre en place », a regretté Mme Guillaumat. Outre le bateau de SOS Méditerranée, l’ONG allemande Sea-Eye a sauvé 90 migrants en détresse samedi en Méditerranée et attend elle aussi un port « sûr » pour accoster.
Source : https://www.seneweb.com
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